Ce que mon engagement à changer m’a appris

Le syndrome de l’imposteur, vous connaissez?

Combien d’entre nous ont cette manie de croire qu’elles ne sont pas à la hauteur, pas suffisamment compétentes, pas tout à fait responsables de leur succès? « J’ai été chanceuse… J’étais là au bon moment… Je le dois à mon équipe. » Voilà les réponses qu’on entend trop souvent lorsqu’on félicite les femmes pour leur réussite professionnelle.

Et je ne fais pas exception à la règle ! C’est le moins qu’on puisse dire…

Il suffit que j’évoque ma première session d’enseignement au cégep pour que tous les muscles de mon dos à ma nuque se crispent d’un coup sec. Durant quatre mois, j’ai été tétanisée par la peur d’être démasquée. Car dans mon esprit, il était impossible que j’aie les compétences nécessaires pour enseigner ET que je me sente aussi anxieuse. Quelqu’un allait donc inévitablement s’apercevoir de mon imposture.

J’aurais tant voulu être LA prof exceptionnelle qui captive ses étudiants et que tout le monde aime (parce qu’elle existait dans ma tête cette prof-là!)

Après quelques semaines de cours, je croyais mon anxiété parvenue à son comble. Or, elle a atteint son paroxysme au moment où j’ai pris conscience de la moyenne du groupe à l’examen de mi-session : 48 %. Si vous aviez vu la tête que j’ai fait en compilant les notes ! Je ne pouvais tout simplement pas y croire. L’état de panique générale s’est déclaré et la crise de larmes s’est immédiatement enclenchée. J’étais horrifiée.

Leur échec, c’était MON échec.

Les notes de mes étudiants étaient si pitoyables que j’avais la certitude d’être renvoyée. À chaque fois que le téléphone sonnait, je craignais que ce soit l’appel fatidique qui mettrait un terme à ma courte carrière d’enseignante. Bien sûr, cette fatalité ne s’est pas produite, car j’ai omis de vous dire que je m’adressais à un groupe d’étudiants extrêmement faibles et qu’une telle moyenne était en quelque sorte attendue. Eh oui ! À moi aussi, on avait omis de le dire…

Même si je conserve d’amers souvenirs de cette expérience, elle m’a donné une grande leçon. J’ai compris que la véritable imposture est cette souffrance qu’on s’inflige à soi-même à force de se croire insuffisante et d’avoir peur du jugement des autres.

Si j’avais un seul conseil à donner pour vaincre le syndrome de l’imposteur, ce serait le suivant : Cessez immédiatement toute quête de la perfection. Au contraire, dès qu’une opportunité se présente à vous et qu’elle vous plaît, saisissez-la !

C’est précisément ce que j’ai fait, il y a un mois, en acceptant une nouvelle fonction à la Zone entrepreneuriale du Cégep de Trois-Rivières. Moi, l’ancienne prof de littérature, plongée au cœur d’un univers qui me passionne et qui met en valeur mes talents de communicatrice. Quelle chance !

C’est fou les surprises que la vie nous réserve ! Où me conduira cette nouvelle aventure ?  Je n’en ai pas la moindre idée… je me laisse simplement guider, en toute confiance.

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