Ce que l’anxiété m’a appris

Si on cultivait… l’empathie

Cultiver l’empathie comme on cultive son jardin… Vraiment ?

Eh oui ! En y mettant du temps, de l’amour et beaucoup de volonté. Car l’empathie n’est pas un don que certains auraient reçu à la naissance et d’autres pas. C’est une aptitude qui se développe petit à petit, si on veut bien y mettre du sien.

Pour être franche, je n’ai pas toujours été empathique au sort des autres. J’en avais bien assez à gérer dans ma cour, comme on dit. J’étais plutôt une femme intransigeante, ayant des exigences démesurées, aussi bien envers moi qu’envers mes proches. Je me plaisais à entretenir le culte de l’excellence et de la performance, alors qu’au fond de moi, j’étais en proie à une angoisse dévastatrice. J’avais tellement peur de ne pas me conformer aux désirs des autres que j’étais prête à nier mes sentiments et mes besoins.

Jusqu’au jour où j’ai été confrontée à la souffrance d’une amie atteinte du cancer…

Durant les semaines où je l’ai accompagnée vers sa mort, j’ai été immensément peinée de voir comment elle se traitait. Elle était impitoyable, non seulement envers elle, mais aussi envers ceux qu’elle aimait le plus. En me permettant d’être auprès d’elle et d’accueillir sa souffrance, sans la juger, cette amie m’a offert un immense cadeau : elle m’a laissé voir l’ampleur de sa vulnérabilité. (Pour lire mon histoire avec Mélissa, cliquez ici.)

Elle vivait un état d’angoisse et de désespoir très profond, de rage aussi, et même si mon parcours n’avait rien de comparable au sien, j’ai pu me reconnaître en elle. C’est grâce à elle que j’ai eu le courage d’assumer pleinement ma vulnérabilité et d’aller vers les autres avec toute ma vérité.

J’ai alors commencé à m’offrir de l’empathie…

En reconnaissant mes états d’âme, des plus agréables aux plus difficiles, et en acceptant d’être qui je suis réellement. J’ai admis que j’avais besoin de m’impliquer, de m’engager, de me réaliser ET de me reposer pour laisser ma pensée se régénérer.

Progressivement, j’ai pris conscience de mes besoins. J’ai laissé tomber les activités qui ne correspondaient plus à mes désirs, pour me consacrer à celles qui me font vibrer intérieurement : communiquer, tant par l’écriture que par les conférences, offrir ma présence à ceux qui en ont besoin, en particulier à mes deux enfants.

Plus je pose un regard empathique sur la femme que je suis, plus j’apprends à accueillir les autres tels qu’ils sont… même si le défi est considérable ! Comme le disait si bien Marshall Rosenberg, le père de la communication non-violente :

Lorsque nous fixons notre attention sur les sentiments et les besoins de l’autre, nous renouons avec l’humanité qui nous est commune.

Marshall B. Roserberg, Les bases spirituelles de la communication non-violente

Et pour moi, rien n’est plus important que cette connexion riche et authentique avec l’autre.